[POURVU] Offre de Stage 2023 : Etude rétrospective de la dynamique des communautés végétales forestières situées en bordure de cours d'eau.

Contexte du stage :

Ce sujet, s’intègre dans le cadre d’un projet de recherche (thèse) visant à étudier la réponse des ripisylves (= forêts situées en bordure de cours d’eau) aux changements environnementaux en cours. Situées à l’interface entre milieu aquatique et terrestre (= Ecotone) (Naiman & Décamps 1990), les ripisylves sont des écosystèmes remarquables en interaction constante avec leur milieu et impliqués dans un grand nombre de services écosystémiques (infiltration de l’eau dans le sol et recharge de nappes, qualité de l’eau, limitation de l’érosion et écrêtage des pics de crues, continuité écologique, régulation thermique et amortissement des extrêmes, etc.). Comme beaucoup d’écotones, elles figurent parmi les écosystèmes terrestres les plus riches en terme de biodiversité (cf. richesse élevée en espèces végétales vasculaires de la strate herbacée), les plus dynamiques et les plus complexes, mais aussi parmi les plus sensibles aux changements environnementaux et notamment climatiques (Décamps & Tabacchi 1994, Naiman & Décamps 1997, Nilsson et al. 2010). En effet, ces forêts riveraines doivent faire face à une multitude de menaces induites par les effets directs (fragmentation de l’habitat, ouvrages hydrauliques, pollution, introduction d’espèces allogènes ou de pathogènes…) et indirects (modification des régimes de précipitation et de crues, intensification des périodes de sècheresse…) des activités anthropiques. On estime d’ailleurs que 80% des corridors rivulaires auraient déjà disparu au cours des deux derniers siècles en Europe (Naiman et al. 1993). Il est donc urgent de les préserver, voire de les restaurer, ce qui passe par une meilleure connaissance de leur fonctionnement en contexte de changements climatiques.

L’une des approches envisagées dans le cadre de cette étude, est d’utiliser le pouvoir indicateur de la flore du tapis végétal herbacé, agissant comme une véritable vigie, pour observer et étudier les effets des changements en cours sur les ripisylves.

Objectif du stage :

La flore vasculaire du sous-bois constitue l’une des composantes majeures dans le fonctionnement des écosystèmes forestiers. Sensibles aux conditions environnementales (climat, topographie, microclimat, pH, humidité atmosphérique, etc.) et aux usages, la composition et la structure des communautés végétales changent dans le temps et dans l’espace ce qui fait d’elles des sentinelles et donc de très bon indicateurs d’état et de changement des écosystèmes.

Par conséquent, une importante phase de terrain aura lieu, en intermittence, du début du printemps jusqu’au début de l’été, afin de réaliser un inventaire de la flore dans plusieurs forêts rivulaires situées en tête de bassin versant de l’Aisne, des Ardennes, de l’Oise et de la Marne (Forêts de Hirson, St-Michel, Aubenton, Le Nouvion-en-Thiérache, Mont-Dieu, etc.).

Le but de cette campagne de terrain sera de ré-échantillonner des relevés phytosociologiques anciens (fournis par le laboratoire) afin d’identifier, par le biais d’une analyse comparative et rétrospective (à l’aide du logiciel d’analyses statistiques R ), les modifications environnementales survenues entre les relevés au cours du temps.

Profil recherché :

Nous cherchons un(e) étudiant(e) curieux(se) et rigoureux(se), au profil master et/ou ingénieur. Un fort intérêt pour l’écologie forestière, la botanique, la biostatistique et la programmation sous le logiciel libre R est demandé. Le ou la stagiaire devra être capable de faire un travail bibliographique, de comprendre et synthétiser des articles scientifiques en anglais. De bonnes bases en identification botanique seront nécessaires, de même que des compétences dans un ou plusieurs des domaines mentionnés ci-dessus, compétences qui pourront être acquises ou renforcées au cours du stage. Une grande partie du stage se réalisant en forêt, le ou la candidate devra montrer un goût prononcé pour le travail de terrain. En effet, de nombreux déplacements sur les sites, parfois éloignés sont à prévoir (permis B souhaité).

Période de stage : Stage recherche/ingénieur de 6 mois pouvant démarrer dès Janvier 2023.

Financement :

Une gratification de stage financée par l’Agence de l’eau Seine-Normandie sera assurée selon la grille tarifaire en vigueur. A noter également que les remboursements des frais de mission (repas, frais kilométrique si utilisation d’un véhicule personnel) seront assurés. Les frais d’hébergement au cours des missions sur le terrain seront également pris en charge.

Encadrement :

Le candidat ou la candidate retenu(e) sera principalement encadré(e) par Yuna Le Gouëf (yuna.le.gouef@u-picardie.fr), Jonathan Lenoir (jonathan.lenoir@u-picardie.fr) et Guillaume Decocq (guillaume.decocq@u-picardie.fr) en collaboration avec l’antenne de Compiègne de Agence de l’eau Seine-Normandie dirigée par Pascale Mercier (MERCIER.Pascale@aesn.fr).

Institution d’accueil :

EDYSAN, unité mixte de recherche (UMR 7058 CNRS-UPJV) située à Amiens.

UMR 7058 EDYSAN– site pôle santé (GEP) Université de Picardie Jules Verne

1 rue des Louvels, 80037 Amiens.

Candidature : Envoyez un CV et une lettre de motivation à Yuna Le Gouëf (yuna.le.gouef@u-picardie.fr), Jonathan Lenoir (jonathan.lenoir@u-picardie.fr) et Guillaume Decocq (guillaume.decocq@u-picardie.fr).