Nature en Weppes

Publié par Pascale Bauge, le 8 juin 2021   830

On n'y est pas forcément attentif au premier coup d'oeil, mais souvent, notre environnement proche est très riche : il y a beaucoup à observer ! Ce sont des choses simples qui s'avèrent intéressantes à décortiquer : la biodiversité de notre jardin, de nos rues, de nos chemins et trop occupés, on ne remarque pas toujours … Alors, suivez-moi dans cette promenade sur les chemins des Weppes.

J’ai la chance d’habiter en campagne, et comme c’est le printemps et que le Nature s’éveille, il y a pas mal d’espèces à observer. Voyez comme c’est joli ! Au détour d’un petit chemin…

Une plante très courante sur les bords des chemins est le cerfeuil sauvage (ou cerfeuil des bois) (Anthriscus sylvestris) de la famille des apiacées (dont fait partie la carotte). Il se présente sous forme de minuscules fleurs blanches regroupées en ombelles et comporte de jolies feuilles composées avec des motifs en fractale !

 



Notons bien le dimorphisme floral ! Avec des fleurs mâles stériles en périphérie (qui ne sont là que pour attirer les pollinisateurs) et des fleurs centrales femelles pour la reproduction.

Oh, une feuille qui cherche à se faire remarquer !

On notera la tige cannelée.

Ses feuilles de printemps sont comestibles mais il faut bien s’assurer d’un identification parfaite car la plante peut être confondue avec la grande ciguë. Attention sa racine est toxique !



Oh, un visiteur ! Une coccinelle à 7 points, vraisemblablement.

J’ai eu la chance de croiser la cardamine des prés, des milieux humides, de la famille de brassicacées (comme le chou, le navet ou le colza). On l’appelle aussi le cresson des prés. Des plantes de cette famille peuvent produire de l’huile et c’est généralement l’utilisation qui en est faite






Les fleurs roses violacées sont regroupées en petites grappes (les racèmes)

Evidemment, en cette saison, on ne manque pas de croiser la route du pissenlit (propriétés diurétiques) commun (Taraxacum) ou dent-de-lion (en lien avec la forme de ses feuilles). Appartenant à la famille des astéracées (ou composées), il offre une multitude de fleurs regroupées et non une seule comme on pourrait le croire : on peut le dire, c’est le mal aimé. Et pourtant, ses fleurs régalent les pollinisateurs en ces premiers jours ensoleillés ! Et ses feuilles très riches en vitamines font aussi quelques amateurs

La boule d’aigrettes, est aussi splendide ! Une très jolie sphère.

Si on y regarde d’un peu plus près, les minuscules gouttes d’eau de la rosée du matin s’y rassemblent en parfaites sphères, elles aussi.

La forme particulière des poils qui se regroupent en petit parachute est une belle adaptation pour permettre aux graines de s’envoler très très loin. Il semble qu’il y ait des recherches poussées pour comprendre les secrets de ce vol au long court !

D’autres fleurs

De la même famille, et de la même couleur le tussilage (il porte aussi le nom de “pas d’âne en raison de la forme de ses feuilles qui rappelle celui des sabots d’âne). Ce représentant des astéracées (“Aster” vient du mot “Etoile”), cette plante est très utilisée en phytothérapie. La fleur apparaît tôt dans l’année, dès le mois de février, elle est un précieux allié pour les premiers insectes qui pointent le nez dehors.

Le tussilage nous offre le spectacle de magnifiques boules d’akènes également.

Toute petite et discrète, voici la véronique de Perse (Veronica persica), plante rampante de la famille des plantaginacées. Sa fleur bleue est faite d’une corolle à 4 pétales (riche en plusieurs types d’anthocyanidols ce qui explique cette couleur bleu ciel si caractéristique). Mais attention, si on y regarde d’un peu plus près, l’un des pétales est plus petit et plus clair ! Curieux dans la Nature, pareille dissymétrie.


Revenons vers les couleurs jaunes, avec la ficaire (Ficaria verna) de la famille des renonculacées. Son nom vernaculaire vient du latin “figue” car la plante possède une tige souterraine avec certaines racines tubérisées (stockage d’amidon dans des poches qui évoquent la forme de la figue) et se développe par reproduction végétative. La plante fleurit très tôt, dès le mois de février et c’est au printemps que la tubérisation bat son plein.

Attention à la consommation, les ficaires, à l’état frais, sont toxiques (comme toutes les renonculacées).

Voilà, en espérant que la petite visite vous ait plu...
Article complet publié aussi sur le Monde et Nous !