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« Déchets : objets purs et impurs, objets non-hybrides ? » - Julie Désert et Camille Dormoy, dans le cadre du séminaire des doctorants CERCLL "Le pur et l'impur, représentations de la souillure et aspirations à la pureté"

Julie Désert, doctorante contractuelle en anthropologie à l’Universitéde Picardie Jules Verne et associée au laboratoire de recherche Habiter le Monde EA 4287. S’inscrivant dans les champs de l’anthropologie de l’environnement et de l’anthropologie visuelle, ses travaux de recherche portent sur les représentations paysagères océanes façonnées par la présence ou l’absence de « déchets sauvages » sur le littoral basque.

Sujet de thèse : « Déchets sauvages et fabrication de l’ordre paysager : analyse des conflits et usages des représentations paysagères océanes - étude de cas de la ville de Biarritz - Pyrénées- Atlantiques ».

Camille Dormoy, doctorante CIFRE (Amiens Métropole) en sociologie à l’Université de Picardie Jules Verne et associée au laboratoire de recherche Habiter le Monde EA 4287. Les performances de tri dans les quartiers d’habitats sociaux amiénois feront l’objet d’une lecture sociale du déchet dans la perspective de mener des actions publiques adaptées à leur environnement social.

Sujet de thèse : « Gestion des déchets et propreté urbaine. Étude de cas de la ville d’Amiens - Somme ».

« Déchets : objets purs et impurs, objets non-hybrides ? »

Cette communication s’appuie sur nos deux projets doctoraux où les déchets en tant qu’objet d’étude sont des clefs de lecture nous permettant d’appréhender différemment les notions de pur et d’impur. Cet objet revêt de multiples représentations selon sa nature, sa matière et ses usages (plastique, encombrant, ordures ménagères, déjections canines ...) et selon les individus qui s’en saisissent.

Le déchet est communément caractérisé comme un « débris, un reste d'aliments, impropre à la consommation ou à l'usage ». Il est également considéré comme « un matériau rejeté comme n'ayant pas une valeur immédiate ou laissé comme résidu d'un processus ou d'une opération ». Et enfin, comme, « un produit incombustible et inutile du métabolisme des cellules vivantes », destiné à être rejeté une fois vidé de son essence. Le déchet représente à la fois « les substances éliminées par l'organisme lors de la nutrition », un « terme de mépris », un « amoindrissement, une déchéance »1 ou encore un « préjudice » (Zonabend, 1999). De manière général, ce terme tend à désigner de façon assez négative un objet ou une substance ayant subi une altération quelconque, ou ne présentant plus d'utilité, le destinant donc l’éloignement. Le déchet représente donc ce qui n'a plus d'utilité, la perte voire même, la mort. Les déchets peuvent également être les indicateurs des défaillances d’un système. Quand ceux-ci échappent à la rationalisation de la gestion des déchets, ils deviennent des déchets sauvages, troublant l’ordre.