Comme un grain de sel, science pour tous.
Publié par Claude Slowik, le 16 mai 2025 110
Musée scientifique de plein air, 29 mars 2025
Les Jeudis de la culture ont grâce à la subvention accordée par la région Hauts de France dans le cadre de la fête de la science 2024 proposé un « Musée scientifique de plein air » : l’eau dans tous ses états.
En collaboration avec l’association, la Bulle des champs de Vélu le dimanche 29 mars a été l’occasion d’une marche dont une étape était ce musée.
La visite commence par une question.
Où trouve-t-on de l’eau dans la nature ?
La mer, les rivières, la pluie, bien sûr mais aussi dans le corps humain et dans les arbres, ce qui nous amène à penser que des affiches supplémentaires sur l’eau et le corps humain, l’eau dans les arbres seraient utiles.
J’avais préparé deux expériences, la flottaison de la glace et la dissolution du sel dans l’eau et pas dans l’alcool à bruler. Ceci a justifié l’intérêt d’approfondir la structure de la molécule d’eau, dont la dilation est paradoxale (il manque une affiche sur les icebergs) et dont le pouvoir solvant est important pour expliquer le transport de certaines substances par le sang et la pollution des nappes phréatiques.
Beaucoup de remarques ont été faites mais je voudrais me concentrer et analyser une remarque.
Nous avons parlé de l’eau de mer salée, et un enfant a affirmé que l’eau des rivières étaient également salée ce que l’on peut et même doit considérer comme une erreur.
Réfléchissons un instant.
Dans un repas si l’on rempli mon verre avec du vin c’est parce du vin il y en avait dans la bouteille, parfois, dégustation à l’aveugle, l’étiquette et le contenu de la bouteille sont cachés, cependant je n’ai aucun doute, ce qui est maintenant dans mon verre était jadis dans la bouteille. Mais alors, comment concevoir que l’eau de la mer, salée et imbuvable puisse être rempli autrement que par des rivières qui le sont aussi. Ce que j’ai appelé une erreur est bien le fruit d’un raisonnement peut être implicite mais tout à fait logique et contredire avec la suffisance de la vérité c’est d’une certaine manière interdire l’usage de la réflexion.
Cette affirmation, contredisant le fait que l’eau des rivières n’est pas salée, charrie avec elle un cortège de questions. Quand de l’eau salée s’évapore qu’advient-il au sel ? Quand on distille du vin comment se fait-il que l’eau reste et que c’est l’alcool qui s’en va ? Si l’eau de pluie est l’eau la plus pure que l’on puisse imaginer comment se fait-il qu’il y ait des pluies acides ?
Sans doute l’accès à la connaissance scientifique est-elle entravée par des facteurs socio-économiques.
« l’erreur » savante dont je viens de faire le récit n’est-t-elle qu’une anecdote ultra marginale ?
La lecture d’Aristote quand il se pose la question de la salure des océans n’est-elle qu’une perte de temps, pour philosophe désœuvré et confus ?
L’histoire des sciences est tissée d’affirmations brillantes et « fausses », c’est un laboratoire de raisonnements judicieux et douteux qui ont entrainé les savants avançant comme des somnambules vers une vérité prospective. Son étude est une éducation à l’écoute attentive et respectueuse des raisonnements, incertains et conduisant à des erreurs certes, mais raisonnement quand même.
Dans le rejet de la science il n’y a pas seulement l’ignorance de l’existence de la science, des personnes n’auraient jamais eu la chance d’être mis en contact avec le joyau des certitudes scientifiques, il y a aussi le produit de la maltraitance épistémologique par une institution massive et sure d’elle-même qui empêche toutes les affirmations douteuses, comme si pour les enfants qui apprennent à marcher on devait leur interdire le plaisir de se laisser tomber.