Conférences

Archéologie de la mort quotidienne sur le Front de Champagne

A l'occasion de l'exposition "Corps à Corps - comprendre les morts pour raconter les vivants", plusieurs conférences permettront un temps de  rencontre et de réflexion avec des spécialistes reconnus. Elles pourront être complétées par une visite guidée de l'exposition.

Yves Desfossés (conservateur général du patrimoine chargé de mission archéologie des conflits contemporains DRAC Grand Est et Hauts-de-France) abordera la thématique suivante, "Archéologie de la mort quotidienne sur le Front de Champagne"

Sur les 700 km de la ligne de front ouest, plus de 600 000 corps de combattants sont restés sur le terrain. Il n’est donc pas rare qu’à l’occasion de travaux de construction, découvertes fortuites, mais aussi diagnostics archéologiques dans les secteurs touchés par les combats, des « sépultures » de soldats soient mises au jour. Notre premier questionnement a été de déterminer si la fouille de ces corps, qui présentent des conditions "d'inhumation" très diverses (dépôt intentionnel ou fortuit, sépultures simples ou multiples, traitement différent entre le corps de l'ennemi ou celui du compagnon de combat), relève du travail de l'archéologue où bien d'autres intervenants. De toute évidence, le traitement du corps par des personnels rompus aux techniques de l'anthropologie de terrain ne peut être que positivement perçu dans le cadre d'un devoir de mémoire de plus en plus partagé, mais cet exercice peut-il déboucher sur d'indéniables apports à l'étude de ce conflit. Depuis une dizaine d’années, la mise en place d’une collaboration entre services en charge des sépultures militaires et archéologues dans le département de la Marne a permis de relever et d’étudier un peu plus d’une centaine de corps. La communication tentera une première synthèse de l’apport de ces travaux, complétée par ceux de la fouille récente de 2 cimetières allemands déplacés dans l’immédiat après-guerre. Au- delà de la découverte de pratiques « funéraires » et « sociétales », souvent induites et contraintes par la violence des événements puis totalement occultées, car non décrites dans les archives ; sera aussi abordée la question de l'étude des stigmates et traumatismes portés aux corps des combattants. Car, comme l'on fait remarquer plusieurs historiens de la période, l'on ne sait pas précisément de quoi sont morts dans leur immense majorité les tués de la Grande Guerre, mais seulement comment ont été blessés ceux qui ont pu bénéficier de soins, les statistiques médicales ayant fait abstraction de ces informations.

RV aux Archives départementales de l'Aisne ! (accès libre sans réservation)

Lieu 

Pôle culturel du C.A.B.A. // Centre des Archives et Bibliothèque départementales de l’Aisne, Parc Foch, 02000 Laon

À savoir :

  • Visite libre et gratuite de l’exposition chaque 1er dimanche du mois
  • Ateliers et visites guidées sur réservation la semaine
  • Ouverture exceptionnelle pour la nuit de la lecture le 21 janvier 2023

Information et contact

03 23 24 87 47 ou mediation.archeologie@aisne.fr