Conférences

De l’eau pour les villes : entre appropriation des ressources et sacrifice des rivières, XIXème-XXème siècles

Par Sabine Barles, Professeure d’urbanisme et aménagement, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

Répondant : Marc Dumont, Professeur en urbanisme et aménagement de l’espace à l’Université de Lille.

Le XIXème siècle occidental est marqué par une quête accrue de salubrité qui passe notamment par l’imperméabilisation des sols et le nettoyage à grande eau. La quête d’eau n’a de cesse si bien que les villes déploient une forme de contrôle extraterritorial de la ressource malgré les conflits que suscitent leurs projets. Ce contrôle de l’amont du cycle de l’eau s’accompagne d’une modification de son aval. Dans un premier temps, le milieu aquatique est relativement épargné. La production d’engrais humains (à partir des urines et des excréments) est alors gage de salubrité et de satiété. Cependant, les engrais industriels les disqualifient dans l’entre-deux-guerres. Dévalorisés, devenus déchets et eaux usées, ils sont abandonnés à la rivière qui est sacrifiée à la salubrité urbaine. Histoire de l’hygiène et histoire de l’agriculture entrent ainsi en résonance.

Rendez-vous d'Archimède, cycle Pouvoirs de l'eau
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Entrée libre