Les conséquences tsunamiques du réchauffement climatique sur le genre humain

Publié par Gabrielle ORIA Université de Picardie Jules Verne, le 7 avril 2017   1.5k

Une étude scientifique, publiée dans la prestigieuse revue SCIENCE et impliquant le Dr Jonathan Lenoir du laboratoire EDYSAN (UPJV/CNRS) de l'Université de Picardie Jules Verne, montre comment l’Homme est déjà et sera encore affecté par la redistribution des espèces vivantes, conséquence première du réchauffement climatique global.

Cette étude, pilotée par des scientifiques australiens de l’Institut des études marines et de l’Antarctique (IMAS, Tasmanie), est issue d’une collaboration internationale unique entre 41 chercheurs provenant de tous les continents (14 pays) et de toutes les disciplines du vivant (biologie marine, terrestre, animale et végétale). Ce travail collaboratif montre clairement que la redistribution du vivant en réponse au réchauffement climatique global affecte l’Homme et son écosystème, impliquant de nouveaux défis allant des risques pour la santé (émergence de nouveaux vecteurs de maladies) aux menaces qui pèsent sur l’économie (redistribution des ressources piscicoles par exemple).

« L’Homme dépend du vivant et du bon fonctionnement des écosystèmes pour son alimentation, sa santé, son bien-être, ses activités de production, ses activités récréatives et son enrichissement culturel. Par conséquent, une redistribution globale du vivant aura un impact sur l’ensemble de ces facettes » explique Gretta PECL, professeure associée de l’Institut des études marines et de l’Antarctique (IMAS, Tasmanie) et première auteure de l’étude. « Le déplacement des espèces d’une zone économique à une autre sera également potentiellement source de conflits et de tensions entre pays comme c’est déjà le cas entre l’Écosse, la Norvège et l’Islande pour l’activité de pêcherie, avec la guerre du maquereau qui sévit dans l’Atlantique nord » ajoute Gretta PECL.

"En ce qui concerne les risques sur la santé humaine, l’explosion de la maladie de Lyme en France, notamment dans la région Hauts-de-France, et ses coûts sanitaires, sociaux et économiques, est une autre illustration pertinente des conséquences de la redistribution du vivant associée au réchauffement climatique : des étés plus secs et des hivers plus doux modifient en effet l’abondance et la répartition de micro-mammifères, hôtes principaux de la tique Ixodes ricinus, vecteur de la bactérie Borrelia burdorferi, l’agent pathogène de la maladie de Lyme" explique Jonathan LENOIR, maître de conférences en bio-statistiques à l’UPJV et co-auteur de l’étude.

(Pour mémoire, un article de France 3 région Hauts-de-France : http://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-fr... )

Il est aujourd’hui urgent que cette redistribution du vivant impacte les décisions politiques et économiques qui sont prises à l’échelle globale.
C’est par une gouvernance internationale appropriée, intégrant cette dynamique globale, que nous augmenterons les chances de minimiser les conséquences négatives que pourrait avoir la redistribution du vivant sur le bien-être de l’Homme.

Pour consulter l'article scientifique publié dans la revue Science :
http://science.sciencemag.org/content/355/6332/eaa...


Pour en savoir plus :

Contact :

Jonathan LENOIR
Docteur Ingénieur en Sciences Forestières, Maître de Conférences en Biostatistique
Laboratoire EDYSAN (CNRS/UPJV) - Université de Picardie Jules Verne
03 22 82 54 67 - 07 62 82 94 40
jonathan.lenoir@u-picardie.fr