LA NÉCESSITÉ D’UNE PETITE PREVENTION, POUR SE PROTÉGER D’UNE GRANDE DÉPRESSION : l’éducation à la santé mentale vue par les étudiant.e.s français.e.s.

Publié par Chloé Freret, le 22 février 2023   630

La récente pandémie de la Covid 19 a mis en lumière les défaillances concernant la santé mentale des jeunes et plus précisément celle des étudiant.e.s français.e.s. Pourtant, cette problématique n’est pas nouvelle. Une étude réalisée en 2017 par G.Bezard et A.Rouquette, concernant les programmes d’éducation à la santé mentale à l’école, exprimait déjà les vécus, les besoins et les attentes des étudiant.e.s français.e.s à cet égard. 

UN BESOIN RÉEL ?

Les programmes scolaires d’éducation à la santé mentale sont rares en France. Seulement 10% des étudiants ayant répondu à ce questionnaire affirment avoir bénéficié de séances d’éducation à la santé mentale au cours de leur scolarité. Pourtant, les étudiant.e.s expriment un manque et un besoin à ce sujet, pour se protéger des difficultés émotionnelles rencontrées par tous et donc pour se protéger des troubles mentaux qui apparaissent la plupart du temps dans le cadre scolaire ou professionnel. Le cadre scolaire, lieu d’apprentissage, est le cadre optimal concernant la prévention. Les individus sont jeunes, attentifs et ont plus de facilité à intégrer de nouvelles façons de penser et d’agir.

Il est nécessaire d’accélérer la mise en place de séances préventives d’éducation à la santé mentale au cours de la scolarité, pour que les jeunes deviennent acteurs de leur santé. Cette prévention permet notamment une meilleure prise en charge médicale et donc une répercussion moindre des troubles. En effet, il ne faut pas seulement accompagner l’individu dans ses troubles, mais il faut aussi lui donner les clefs pour modifier son comportement sur le long terme. 

OÙ EN SOMMES NOUS ?

La prévention des troubles mentaux est l’une des priorités du ministère de l’éducation, de l’organisation mondiale de la santé et de la haute autorité de santé. Cependant, aujourd’hui, trop peu de personnes sont formées à l’éducation à la santé et motivées à la mettre en place. Il est encore difficile de bénéficier d’un parcours de soins complet par des professionnels de la santé mentale. Les solutions se trouvent à la fois du côté de l’accessibilité aux services (après déclaration de la pathologie), mais aussi du côté de la prévention (avant déclaration de la pathologie). 

QUELS OBJECTIFS ?

La sensibilisation du public dès le plus jeune âge, permet le repérage précoce des sujets à risque de transition psychotique et donc le raccourcissement de la durée des troubles psychotiques non traités. En prévenant, en retardant, en évitant l’apparition d’un trouble, on évite les complications telles que le décrochage scolaire, les conduites addictives, les comportements suicidaires etc. Il est temps de lever le tabou sur les troubles psychiques et de mettre la problématique de l’éducation à la santé mentale sur la table. 

Le Master ESDD2i* de l’Université Picardie Jules Verne, a pour but de répondre à la demande sociale, des établissements scolaires (notamment). Ainsi, après obtention de leur diplôme, les étudiant.e.s sont capables de développer des programmes éducatifs, dans le cadre de l’éducation à la santé mentale par exemple.

*(Master Métiers de l'Enseignement, de l'Education et de la Formation (MEEF), mention Encadrement éducatif, parcours Éducation à la Santé et au Développement Durable : Interroger et Intervenir (ESDD : 2i)).

L’éducation à la santé mentale à l’école : vécu, besoins et attentes exprimés par les étudiants en France ; G.Bezard, A.Rouquette ; 2019 ; doi : https://doi.org/10.1016/j.encep.2019.02.007

Crédit image : Chloé Fréret - Création via le logiciel Canva.

Cet article a été rédigé par Chloé Fréret, étudiante en Master 1 MEEF Education à la Santé et au Développement Durable à l’INSPE d’Amiens.