Sciences pour Toutes et Tous : des rencontres et webinaires pour continuer à développer l'inclusion dans ma structure
Publié par Ombelliscience -, le 20 mai 2025 20
Ombelliscience coordonne depuis 2023 la formation-action "Sciences pour toutes et tous en Hauts-de-France" (SPTT), avec le soutien de la DRAC et de la Région Hauts-de-France. Plusieurs rencontres, webinaires et formations au sujet de l’inclusion en médiation scientifique continuent de se mettre en place.
QUE S’EST-IL PASSÉ CES DERNIÈRES SEMAINES ?
- Rencontre au Labo 148

Le 9 avril, à Roubaix, les coordinateurs de SPTT et une collègue de professionnelles impliquées ont rencontré l’équipe et les jeunes impliqués dans le Labo 148. Le Labo 148 est un projet porté par la Condition publique, qui propose aux jeunes de quartiers populaires de s’emparer des médias et du journalisme pour prendre part au débat public. Une manière de faire "avec" et non "pour ni sans" les personnes concernées et d’ouvrir les récits médiatiques à d’autres vécus.

Le Labo c’est un espace de vie ouvert à toutes et tous, sans inscription ni obligation de participation. Un lieu où "tu viens comme tu es", où le groupe s’autorégule en grande partie et où toutes et tous peuvent participer aux décisions. L’espace est équipé de postes informatiques, de matériel audiovisuel, d’un studio photo et vidéo, d’un banc de montage. Les jeunes peuvent s’y rassembler et trouver les ressources nécessaires à la production de leurs sujets.
Une expérience inspirante pour Ombelliscience sur la manière de faire participer des personnes souvent exclues des récits médiatiques. Et où le verbe "participer" au triple sens de "prendre part", "apporter une part" et "recevoir une part" s’incarne réellement.

- Rendez (vous) nous de la culture"
Le 6 mai à Laon, Ombelliscience s’est rendue aux "Rendez (vous) nous de la culture" organisés par l’association Petits Gros Mots qui travaille avec les premiers et premières concernées par les exclusions culturelles en développant des pratiques inspirantes d’"aller vers" et des manières de "faire culture depuis, par et avec les personnes". L’association anime notamment un espace de vie sociale au cœur du quartier populaire Champagne de Laon et a pour outil principal l’atelier d’écriture.

Ce rendez-vous a été l’occasion de restituer 3 années d’action culturelle menée avec des personnes de divers milieux sociaux dans le cadre d’un projet financé par la Fonds d’Innovation Territoriale de la DRAC Hauts-de-France. Cette restitution a pris la forme d’un spectacle devant plus de 300 spectateurs·trices. Une cinquantaine de personnes est montée sur scène pour raconter ce que l'action culturelle fait à celles et ceux qui la vivent ou l’animent. Le format était inédit puisqu’il mettait à égalité dans les prises de paroles autant les habitant·es qui ont participé à ces actions, que les professionnel·les qui les ont coordonnées, les élus et les financeurs.
Cette restitution nous a invité à un renversement de regard et nous a mis dans la peau du "public éloigné".
Un nécessaire enseignement pour Ombelliscience et la communauté de professionnel·les qui cheminent depuis 3 ans sur les voies de l'inclusion en culture scientifique dans le cadre du programme SPTT.
- Webinaires
-Le 15 avril, 5 participant.es SPTT ont participé à une visio animée par Amanda Dacoreggio, chargée d’observation et d’évaluation chez Ombelliscience, pour échanger sur la construction d’un questionnaire adapté à une démarche d’inclusion.
Les objectifs de ce webinaire : se poser les bonnes questions au départ pour construire son enquête, comprendre les limites du questionnaire, avoir quelques pistes pour construire son questionnaire et l’adapter en tenant compte du public auquel il s’adresse.
Les différents sujets abordés ont permis de resituer le questionnaire dans une démarche d’ensemble : celle qui consiste à utiliser un moyen de collecte de données (le questionnaire) pour interroger et interagir avec des publics. Pour tendre vers plus d’inclusion, il s’agit de questionner les choix méthodologiques qui sont faits à chaque étape de ce processus. Et de questionner ce qui motive ces choix, en situant l’intérêt des publics et les contraintes de l’enquêteur.trice.
Par exemple, les avantages et inconvénients entre un questionnaire en autopassation (la personne répond seule à son questionnaire) ou en passation guidée (l’enquêteur.trice accompagne la personne interrogée) ont été soulevés : si la passation guidée est chronophage pour l’enquêteur.trice, elle permet d’établir un lien plus qualitatif avec la personne interrogée et lever certains freins.
-Le 29 avril en visio, Pauline Eblagon, chargée de projets Biodiversité à l’association A Petits Pas, a témoigné sur la gouvernance partagée mise en place dans l’association. Pauline a tout d’abord expliqué les différentes activités de l’association puis son fonctionnement. L’organisation de l’association s’articule autour de 8 pôles d’activités. Tous ces pôles sont gouvernés ensemble : l’ensemble des 20 salari·é·e·s prennent part aux décisions grâce à un schéma de gouvernance très structuré. D’autres temps d’échanges et de régulation sont aussi mis en place pour les nouvelles personnes arrivantes dans l’équipe (groupe de tutorat, groupe de compagnonnage, journée de perspectives).
Julien Rousseau, chargé de développement des publics et référent des publics spécifiques à l'Ecomusée de Fourmies, a ensuite partagé son expérience sur le développement de l'inclusion au sein de sa structure. Julien a expliqué qu’il avait bénéficié d’un contexte propice au développement des missions de son poste du fait de l’implantation de l’association Traits d’Union (association engagée pour les enfants, adolescents et adultes en situation de handicap ou rencontrant des difficultés familiales) à proximité de l’Ecomusée et avec qui l'Ecomusée a l’habitude de travailler, de la sensibilité à l’inclusion sociale de sa directrice actuelle, Stéphanie Vergnaud, qui occupait un poste similaire au sien au Louvre-Lens et de différentes formations et notamment celle de l’association Signes de sens qui a été cruciale. Le partenariat avec Signes de sens a également été déterminant car l’association a réalisé un audit portant sur le développement de l’accessibilité des sites de l'Ecomusée ; le document qui a été produit à l’issue de l’audit sert encore de référence aujourd’hui en donnant des pistes d’amélioration pour l’accueil physique et aussi pour faire progresser l’offre pédagogique culturelle et donner des perspectives d’innovation plus inclusives. Enfin, Julien a présenté 2 projets inclusifs (l’espace cocoon, structure permettant de s’isoler et d’être au calme pour des personnes qui en ont besoin / projet mené avec la compagnie Tisseurs d’ondes qui a réalisé la fabrication d’objets permettant aux personnes en situation de handicap moteur ou mental de jouer de la musique).
LES PROCHAINS RENDEZ-VOUS
- Formations et rencontres :
-Formation Facilitation graphique par Héléna Salazar et Solenn Bihan le 8 juillet en Métropole lilloise et le 10 juillet à Amiens (réservé aux participant.es SPTT)
-4ème regroupement régional les 24 & 25 novembre (réservé aux participant.es SPTT)
- Webinaires :
Dans le cadre du programme SPTT, Ombelliscience propose des webinaires inclusion :
-"Quoi de neuf" pour faire le point sur les projets inclusifs de chacun.e, le 2 juin à 14h15. (réservé aux participant.es SPTT et à leurs collègues)
Photos (c) Jérôme Photo, (c) Ombelliscience