Jeudi 15 mai, la petite commune d’Haplincourt, située dans le Pas-de-Calais, a vibré au rythme de la science grâce à une conférence exceptionnelle donnée par Arnaud Cuisset, professeur des universités à l’Université du Littoral Côte d'Opale (ULCO). Spécialiste en spectroscopie moléculaire au Laboratoire de Physico-Chimie de l’Atmosphère (LPCA), le chercheur a présenté au public son ouvrage primé « La Lumière pour Sonder le Monde : la spectroscopie et ses applications », coécrit avec trois autres scientifiques et préfacé par la Prix Nobel de physique 2023, Anne L’Huillier.

Mais ce qui rend cette soirée particulièrement remarquable, c’est qu’elle ne s’est pas tenue dans un grand amphithéâtre universitaire, mais dans la salle des fêtes d’Haplincourt, en plein cœur du monde rural. Une cinquantaine de personnes, issues du territoire, souvent éloignées des circuits traditionnels de diffusion de la culture scientifique, étaient présentes. La réussite de cette rencontre prouve que l’ULCO agit concrètement pour l’inclusion, en amenant le savoir là où on ne l’attend pas toujours.



Une dynamique rendue possible grâce à Ombelliscience

Ce moment de partage n’aurait pas pu voir le jour sans l’association Ombelliscience, qui fédère les acteurs de la culture scientifique dans les Hauts-de-France. En effet, c’est grâce à ce réseau que Claude Slowik, président des Jeudis de la Culture d’Haplincourt, et Arnaud Cuisset ont pu entrer en contact. Ombelliscience joue ainsi un rôle déterminant dans la mise en lien entre chercheurs, structures locales et citoyens, en favorisant des collaborations originales et inclusives. Ce type d’interconnexion entre le monde académique et les territoires ruraux est une démonstration concrète de son impact.

Claude Slowik, un passeur de savoir hors pair

Derrière ce succès se trouve un homme : Claude Slowik, président infatigable des Jeudis de la Culture d’Haplincourt. Depuis 2018, cette association locale organise des conférences, expositions, projections, concerts et ateliers dans un village de moins de 200 habitants. Et pourtant, Claude réussit à y faire venir des scientifiques de haut niveau. En 2024, il avait déjà accueilli l’Unité Mobile Atmosphérique de l’ULCO dans le cadre de la Fête de la science, autour de la thématique de l’eau. Un clin d'œil à l’actualité locale : une tornade avait récemment frappé un village voisin, suscitant de nombreuses questions des habitants sur les phénomènes météorologiques extrêmes.

Ce sens de l’initiative et cette capacité à mobiliser le public font de Claude Slowik un acteur essentiel de la médiation scientifique dans les Hauts-de-France. Grâce à lui, des habitants qui ne franchiraient pas spontanément les portes d’une université peuvent dialoguer directement avec des chercheurs, poser leurs questions, et s’émerveiller du monde qui les entoure.

Une soirée réussie, un modèle à reproduire

La conférence d’Arnaud Cuisset s’est conclue sur un échange nourri avec le public, suivi d’un moment convivial autour de croque-monsieur, dans une ambiance chaleureuse. Le chercheur avait apporté plusieurs exemplaires de son livre, dont il a réalisé plusieurs ventes tant l’intérêt des participants était manifeste.

Ce qu’il faut retenir de cette expérience : dès lors qu’un chercheur s’appuie sur une structure locale dynamique et compétente, comme celle des Jeudis de la Culture, il peut toucher un public curieux, réceptif, et nombreux — même au cœur de la campagne. Il suffit de faire confiance aux relais de terrain, comme Claude Slowik, pour que la rencontre entre science et société soit non seulement possible, mais enthousiasmante.

L’ULCO, en s’associant à ce type d’initiative, confirme son rôle moteur dans la démocratisation du savoir. Et quand inclusion, compétence et passion se rencontrent, la science rayonne bien au-delà des laboratoires.